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Page:Chevalier - Peaux-Rouges et Peaux-Blanches, c1864.djvu/218

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Cependant, à un mille à l’ouest apparaissait, comme une verte oasis dans le désert, un bouquet de pins.

Quoique cette direction fût contraire à celle que Meneh-Ouiakon devait suivre pour se rendre au Sault-Sainte-Marie, la jeune fille se détermina à la suivre, dans l’espoir de trouver quelque chose à manger dans ce petit bois, car elle se sentait très-faible.

Si la route n’était pas longue, elle était fort pénible ; Meneh-Ouiakon la fit à grand’peine.

Arrivée dans le bois, elle découvrit qu’il se prolongeait à l’est et entourait une charmante pièce d’eau, nommée par les Indiens Negawadju-Sagaagun, ou lac de la Montagne-de-Sable.

Ce lac abonde en coquillages de différentes espèces.

Meneh-Ouiakon en mangea plusieurs avec délices, et, s’étant rafraîchie, elle songea à prendre une heure ou deux de repos.

Pour satisfaire ce besoin sans s’exposer à retomber entre les mains de son persécuteur, elle se blottit dans un buisson touffu et s’abandonna au sommeil.

Quand elle s’éveilla, l’ouragan s’était dissipé ; mais on entendait toujours les beuglements du lac Supérieur, se ruant, avec une rage insensée, aux parois de son vaste bassin.

Meneh-Ouiakon, du regard, interrogea le soleil. Il était sur son déclin.

La jeune fille fit une provision de coquillages, les serra