parvenir. Si parfois il s’approche à quelques toises du bord, un paquet d’eau reflue brusquement sur son embarcation et la repousse au loin.
— Ah ! crie-t-il, en grinçant des dents comme une bête fauve, si je n’avais perdu ma carabine sous la Portaille, morte ou vive, je t’aurais bientôt, maudite Peau-Rouge ! Mais, patience, je te rejoindrai. Tu ne perdras rien pour attendre !
Après avoir respiré et remercié Dieu dans son cœur, Meneh-Ouiakon se remit en marche.
La montagne n’était pas facile à gravir, surtout alors qu’un ouragan terrible bouleversait ses flancs.
Notre héroïne enfonçait dans le sable jusqu’à mi-jambe, et des tourbillons de gravier l’obligeaient, à tout moment, à se courber en deux pour n’être pas aveuglée.
En atteignant le faîte, ce dernier inconvénient, au lieu de diminuer, augmenta encore.
Meneh-Ouiakon aurait pu s’adosser à quelques-uns des monticules coniques dont est parsemé le sommet de cette montagne arénacée, et attendre que la tourmente fût calmée, pour continuer sa route.
Mais attendre ce calme, n’était-ce pas aussi attendre l’ennemi ?
Entre deux rafales, l’Indienne examina le lieu où elle se trouvait.
Aussi loin que le regard pouvait s’étendre, on n’apercevait que du sable.