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Page:Chevalier - Peaux-Rouges et Peaux-Blanches, c1864.djvu/264

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L’hiver tirait à sa fin, et le froid ne sévissait plus avec autant de rigueur, lorsqu’un matin Dubreuil fut éveillé par un hourvari dans l’enceinte du fort.

C’étaient des aboiements de chiens, des cris d’hommes, des claquements de fouets.

Sortant du dessus le paquet de robes de buffles qui lui servait de lit, Adrien courut à sa fenêtre, garnie avec des carreaux de parchemin, en guise de vitres.

Il l’ouvrit.

La cour de la factorerie était pleine de monde et d’animaux. On attelait des chiens à des traîneaux[1], dont les Apôtres avaient fabriqué un grand nombre durant les derniers mois. Les chiens récalcitrants, cruellement fustigés, hurlaient à fendre les oreilles ; et les hommes, en costume d’hiver, tuque rouge, couverte de molleton blanc, pantalon de même étoffe, mocassins en cuir de caribou, juraient, tempêtaient à l’envi.

Il y avait là les préparatifs d’un départ. Dubreuil se hâta de finir sa toilette. Ce ne fut pas long.

Comme il achevait, on vint le prévenir d’avoir à se disposer à se mettre en route.

L’ingénieur jeta sur ses épaules un pardessus en peau d’ours, que le Mangeux-d’Hommes lui avait donné, et descendit dans la cour.

  1. Voir Poignet-d’Acier.