Page:Chevalier - Peaux-Rouges et Peaux-Blanches, c1864.djvu/269

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On avait fait plus de cinquante milles.

Le lendemain on se remit en route avant l’aube, et, durant huit jours successifs, la bande s’avança ainsi, à marches forcées, vers la presqu’île Kiouinâ.

Elle atteignit sans obstacle les bords de la rivière de la Petite-Truite-Saumonée, à neuf milles du portage de la presqu’île.

Là, Jésus réunit ses Apôtres en conseil, et délibéra longuement avec eux. Les hommes étaient en bonne disposition, tous brûlaient d’attaquer les établissements américains, où ils espéraient trouver des trésors inépuisables, et tous comptaient sur une victoire facile.

On n’avait signalé que deux désertions.

Au conseil il fut résolu de partager la troupe en deux portions : l’une quitterait le lac pour s’enfoncer dans les bois sur la droite et cerner les Yankees au pied de la pointe ; la seconde, dirigée par le Mangeux-d’Hommes, remonterait le portage jusqu’au petit lac marécageux dont nous avons précédemment parlé, et envelopperait les mineurs de l’autre côté.

Quoiqu’ils fussent quatre ou cinq cents, Jésus ne doutait pas que, pris entre deux feux, et ignorant la force des assaillants, ils ne se rendissent promptement à sa merci.

Les ténèbres de la nuit devaient encore aider à l’exécution de l’entreprise.