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Page:Chevalier - Peaux-Rouges et Peaux-Blanches, c1864.djvu/271

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son droit, qui les avait repoussés et déroutés, après leur avoir tué une cinquantaine d’hommes et fait prisonnier le redoutable Jésus, avec plusieurs de ses subordonnés.

Jésus s’était battu comme un lion. Mais, criblé de blessures, il tomba dans la mêlée, et tenta de se donner la mort en se tirant un coup de pistolet à la tête.

Un Américain, qui l’avait reconnu à son costume rouge tranchant sur la blancheur de la neige, détourna le canon de l’arme, s’empara du Mangeux-d’Hommes, lui lia les mains derrière le dos et le traîna triomphalement à la hutte qui servait de bureau à la compagnie des Mines.

C’est dans cette cabane que Dubreuil fut aussi déposé avec les autres prisonniers.

Il avait essayé de protester de son innocence, de raconter ses mésaventures.

Mais, loin de l’écouter, les Yankees s’étaient moqués de sa difficulté à s’exprimer en anglais.

Un moment l’infortuné jeune homme caressa encore l’idée que bientôt on découvrirait l’erreur, et qu’il y avait plutôt lieu de se féliciter que de s’affliger de sa situation. Ce moment fut, hélas ! de courte durée. La conversation de ses codétenus lui fit dresser les cheveux sur la tête.

— Nous serons pendus demain, disait tranquillement l’un.

— C’est probable.