Page:Chevalier - Peaux-Rouges et Peaux-Blanches, c1864.djvu/282

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me regardait d’un œil étrange. C’était Judas, son lieutenant. Mais je n’avais d’ailleurs pas à me plaindre de lui. Rusé comme le renard, il cachait son plan.




Meneh-Ouiakon sent son âme lourde, elle l’ouvre à celui qu’elle aime, afin que le ciel devienne bleu et pur pour elle et pour lui.

Je veux m’entretenir avec le Toi qui vit dans ma pensée, dont sans cesse les yeux de mon esprit voient, pour l’adorer, la noble image.

Dans la troupe de Schedjah-Nitigush, il y avait une femme nadoessis, nommée la Perdrix-Grise, que le capitaine avait aimée, mais délaissée pour moi. Malgré la jalousie que je lui inspirais, cette femme m’était dévouée, car j’étais Grande-Maîtresse d’une danse[1] à laquelle la Perdrix-Grise appartenait dans notre tribu. Bientôt même, remarquant que jamais Schedjah-Nitigush ne dormait avec moi, elle me porta de l’attachement, et m’avertit, un soir, que Judas avait résolu de profiter de l’absence momentanée de son capitaine pour se glisser sous ma peau d’ours.

  1. Ces danses sont des sortes d’associations secrètes, dont les chefs (ogeomau) exercent une puissance suprême sur les affiliés.