Page:Chevalier - Peaux-Rouges et Peaux-Blanches, c1864.djvu/290

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Meneh-Ouiakon veut s’entretenir avec le Toi qui vit dans sa pensée, dont sans cesse les yeux de son esprit voient, pour l’adorer, la noble image.




Le vent de la tempête souffle sur nous, Nitigush Ouscta !

Mon frère, qui réglait à Montréal une affaire avec notre parent de la Compagnie de la baie d’Hudson, a appris de la bouche de Meneh-Ouiakon qu’elle t’aimait. Il désapprouve notre amour. Sang rouge et sang blanc ne peuvent se mêler, dit-il. Je le pensais. La fille des sachems nadoessis restera une plante stérile. Plains-la, car son sort est bien cruel !

T’avoir vu, t’avoir souhaité, t’avoir espéré, et s’éloigner volontairement de toi ! Mais, étais-je digne de ces délices ? Non ; mieux vaut encore les avoir imaginées, que d’avoir savouré leur réalité pour les perdre ensuite. Tu m’aimes sans doute, tu m’eusses aimée quelque temps, mais tu serais revenu aux femmes de ton origine. Rien de plus naturel, rien de plus juste.

Adieu, comme ils disent ici, adieu, Ihouamé Miouah ; va, sois heureux, tu le mérites, tu es beau, tu es bon, tu es brave ; Meneh-Ouiakon priera pour toi. On lui a raconté que des vierges se réunissaient et s’enfermaient dans une enceinte particulière pour implorer le Maître de la Vie en faveur de ceux qu’elles aiment. Meneh--