que mon frère lui obéisse. À présent, je vais t’adresser une question : tu es Français de race.
— Oui, répondit distraitement Adrien.
— Né à Cambrai ?
— Oui.
— Tes ancêtres ont vécu sur nos territoires de chasse ?
— Oui, fit encore l’ingénieur, reprenant quelque intérêt à la conversation.
— Ils étaient chefs et s’appelaient du Breuil ?
— C’est juste ; lors de la Révolution française, nous nous sommes volontairement dépouillés de notre titre.
— Et ton aïeul est mort ici ?
— Je l’ignore…
— Il est mort glorieusement, en s’ensevelissant sous les ruines du fort Sainte-Marie, pour ne pas tomber entre les mains des Anglais.
— Comment savez-vous ?…
— Connais-tu cela ? fit l’Indien.
Et, tirant de son sac à médecine une miniature qui représentait un capitaine du temps de Louis XV, il la montra à Dubreuil.
— Mais, s’écria celui-ci, c’est mon grand-père ; nous avons son portrait en pied à la maison. D’où tenez-vous ce médaillon ?
— Je le tiens de mon père qui fut l’ami de ton aïeul, comme nos ancêtres le furent des tiens depuis bien des