Page:Chevalier - Peaux-Rouges et Peaux-Blanches, c1864.djvu/33

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entreprises aux extrémités perdues de son immense territoire. »

Il faut une heure et demie ou deux heures à un bateau à vapeur pour traverser les écluses et faire le chargement et le débarquement des marchandises appartenant au commerce de Sainte-Marie.

« Sainte-Marie est plutôt une bourgade qu’une petite ville. Les maisons, presque toutes à un seul étage, sont en bois et isolées les unes des autres, double caractère propre à tous les centres de population des pays situés vers l’extrême nord, soit dans le nouveau, soit dans l’ancien monde[1]. Les habitants sont au nombre de deux mille environ. Le fond de cette population, la partie fixe et attachée au pays de père en fils, provient d’un croisement d’anciens colons français avec la race indienne. Ces métis parlent encore presque tous le français et appartiennent à la religion catholique. Quant à leur caractère ethnique, c’est une moyenne entre le type caucasique et le type de la race rouge : peau foncée, cheveux noirs, durs et abondants, os de la face (principalement l’os et le cartilage nasal) très-proéminents. Ils

  1. Cette réflexion manque de justesse. Dans l’Amérique entière, au sud comme au nord, sur les terrains nouvellement colonisés, les maisons sont ainsi construites. Rien de plus logique : on a de la place, on les espace ; on est trop pressé de se mettre à l’abri pour songer à élever un étage sur le rez-de-chaussée. — H.-E. C.