Page:Chevalier - Peaux-Rouges et Peaux-Blanches, c1864.djvu/37

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tique, où se tient la mess[1] des officiers de la garnison du fort Brady.

Au lieu et place de ces modernités, nous aurons des cabanes moins élégantes, des voies passagères plus fangeuses ou plus poudreuses, suivant la saison, et des groupes de wigwams, en peaux de bison, tout autour de la localité.

Le nombre des Bois-Brûlés et des blancs ne sera pas aussi considérable ; mais la quantité des Peaux-Rouges sera double. La fanfare du coq domestique ne réveillera point les habitants, mais, fréquemment encore, les jappements du coyote, le beuglement du bœuf sauvage, le gloussement de la poule des prairies, troubleront leur sommeil.

Si, sur la place publique, on voit déjà parader le soldat de l’Union Fédérale, souvent, aussi, on y entend encore le terrible cri de guerre de l’Indien.

Si, au pied des Rapides, la noire fumée des navires à vapeur se marie rarement à la poussière argentée des ondes, des centaines de canots d’écorce, dirigés par d’intrépides bateliers, sauteront journellement les perfides écueils, au risque de se briser mille fois, et sans que leurs conducteurs aient, un instant, souci du péril auquel ils s’exposent.

À présent, des milliers de touristes vont, chaque

  1. Cantine ou pension.