Page:Chevalier - Peaux-Rouges et Peaux-Blanches, c1864.djvu/54

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veste d’écurie, pantalon de cheval, grandes bottes éperonnées.

Nous coudoyons cela tous les jours, sans y faire plus attention qu’à une blouse ou à un paletot.

Mais, autres pays, autres costumes !

On peut déclarer hardiment que jamais pareil équipement n’avait brillé au soleil du Sault-Sainte-Marie.

Là, tout le monde en était aussi émerveillé que nous le serions si un Peau-Rouge passait près de nous dans sa robe de buffle.

Le pantalon de cheval, rouge d’un côté, noir, ciré, luisant de l’autre, faisait surtout l’admiration publique.

J’ajouterai qu’il accumulait dans l’esprit des admirateurs des sommes d’envie rien moins que favorables à la sécurité future du vêtement et même à la santé de son honorable propriétaire.

Cependant, Jacot Godailleur, la main droite légèrement infléchie et la paume en avant, à la hauteur de son bonnet de police, le bras gauche collé le long de la hanche, le petit doigt de la main sur la couture du pantalon, les jambes rapprochées, le corps droit, immobile, répétait, en faisant son salut militaire :

— Ah ! par exemple ! vous voilà dans un joli état, mar’chef ! J’en aurai des maux pour astiquer votre fourniment !

Pour bien rendre l’intonation qu’il donnait à son