Page:Chevalier - Peaux-Rouges et Peaux-Blanches, c1864.djvu/55

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« maux, » il faudrait renforcer ce terme de trois accents circonflexes.

Pourquoi la langue écrite est-elle si pauvre, la langue parlée si riche !

En entendant cette interjection, l’ingénieur se retourna.

Mais l’Indien ne bougea pas de place.

— Tiens, c’est toi, Jacot ! dit Adrien.

— Jacot Godailleur, pour vous servir, mar’chef.

Et le dragon fit trois pas en avant avec toute la précision réglementaire.

— Serait-ce, dit-il, un effet de votre bonté, mar’chef, de me permettre, mar’chef…

— Allons, explique-toi !

— En deux mots, mar’chef, je désirerais, mar’chef, si ce n’était la crainte, mar’chef…

— Tu veux savoir pourquoi je suis mouillé ?

— Tout juste, mar’chef. On voit bien que vous êtes allé aux écoles ; vous devinez tout, vous, mar’chef !

— C’est, reprit l’ingénieur, que j’ai aidé cet Indien à se tirer de la rivière où son bateau avait chaviré.

— Ce particulier-là ! fit Jacot avec une moue méprisante et en étirant ses moustaches pour en augmenter la rigidité.

— Oui, ce particulier-là ! répondit l’ingénieur d’un ton souriant.

Et s’adressant au Peau-Rouge :