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suite des concessions faites par Rabelais au système étymologique alors en faveur, beaucoup plus compliquée que celle des plus anciennes éditions des deux premiers Livres, laquelle se rapproche beaucoup plus de celle qu’on suit actuellement. MM. Burgaud des Marets et Rathery se sont attachés à simplifier l’orthographe en la rendant uniforme. Ils ont eu soin d’écrire constamment chaque mot de la même façon, mais en adoptant, de toutes les formes employées dans les diverses éditions de Rabelais, celle qui se rapproche le plus de l’orthographe actuelle. Il est incontestable qu’ils ont par là grandement facilité la lecture de Rabelais aux personnes peu versées dans la connaissance de notre vieux langage.

M. Jannet a résolûment adopté le premier des modes proposés par M. Brunet. « J’ai, dit-il, respecté l’orthographe que j’avais sous les yeux. Dans le texte, c’est celle de l’édition qui m’a servi de copie ; dans les variantes, celle des éditions qui les fournissent ».

Jusque-là, M. Marty-Laveaux suit exactement le même système. Mais voici où les deux éditeurs cessent d’être d’accord : « Il est bien entendu, dit M. Jannet, que j’ai distingué les i des j, les u des v, qui, dans les originaux, sont confondus ou mis à la place les uns des autres, suivant des règles qu’il serait trop long d’exposer ici. Cela facilite la lecture sans porter atteinte à la fidélité du texte ». M. Marty-Laveaux lui reproche d’avoir par là « singuliè-