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rement modifié la physionomie de l’ouvrage qu’il reproduisait ». Le fait est incontestable ; mais, en vérité, je crois que M. Marty-Laveaux sera le seul à l’en blâmer, et qu’il aurait mieux fait de l’imiter. M. Jannet a fait ce qu’avaient fait avant lui Le Duchat, Johanneau et tant d’autres ; ce qu’avaient fait MM. Burgaud des Marets et Rathery, qui, précisément, font observer qu’on fait de même pour les auteurs latins et pour les auteurs du siècle de Louis XIV. Ils auraient pu ajouter qu’on ne fait pas autrement pour les plus anciens monuments de notre littérature. M. Marty-Laveaux peut s’en convaincre en ouvrant, par exemple, un volume de la collection des Anciens poëtes de la France, publiée sous la direction de M. Guessard, membre de l’Institut, son ancien maître à l’École des Chartes.

Il est un autre point sur lequel M. Marty-Laveaux a une manière de voir toute particulière : il s’agit de la ponctuation. M. Jannet a dit, toujours à propos de Rabelais : « Quant à la ponctuation, elle était à refaire entièrement, comme dans tous les vieux auteurs. Je l’ai établie de mon mieux. J’ai coupé les dialogues par des traits allongés, qu’en typographie, comme en mathématiques, on appelle des moins. Cela jette beaucoup de clarté dans le livre, et ne pourrait avoir qu’un inconvénient, celui de prouver que je n’ai pas toujours bien compris ». M. Marty-Laveaux s’élève vivement contre cette liberté grande. Il tient beau-