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Page:Chevalley - Le Roman anglais de notre temps.djvu/140

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d’encens et de confiture. Mais quel sens de l’histoire, quel archaïsme de bon aloi dans ces reconstructions ! Quelle touchante et vivante évocation de Marie Stuart, par exemple, dans The Queen’s Quair !

The Fool Errant (1905), The Stooping Lady (1907) et Mrs. Lancelot (1912), marquent un nouveau développement. Ce sont des romans d’amour dans le style précieux, maniéré, qu’affectait la passion à la fin du XVIIIme et au commencement du XIXme siècle. On se demande, en lisant The Stooping Lady, si M. Hewlett imite ou parodie Meredith. On ne se demande rien en lisant Mrs. Lancelot. Tout y est sincère et vrai. Bendisk (1913) est un Byron mal déguisé, médiocrement présenté.

Là cessent les rapports entre M. Maurice Hewlett et le roman d’aventures. À vrai dire, ils ne faisaient que se relâcher depuis les environs de 1904. Ses récits du XVIIIme et du XIXme siècle sont déjà des études de caractère. À partir de Open Country {1909), il se voue plus spécialement à l’étude de mœurs, au roman de la vie moderne. Senhouse, truand de lettres et gentilhomme vagabond, est un digne cousin du Louis Ferrand de Galsworthy, du Faragot de M. Locke. Même dans les hôtels élégants, dans les châteaux d’Angleterre et d’Écosse, M. Hewlett trouve moyen de ressusciter les mythes classiques. A Little Iliad fait revivre Hélène et Hector, Priam et Ménélas, sous des traits contemporains, dans un cadre du XXme siècle. Love and Lucy transpose la légende d’Éros dans un ménage de « solicitor ». Jeux d’esprit ? Pas cela seulement. Car la vérité éternelle du mythe subsiste dans le décor moderne, et l’évocation de la légende s’allie à une fidélité de l’observation, à une puissance d’analyse, qui suffisent au succès. Le style