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Le Roman anglais de Notre Temps § îv John Galsworthy S'il s'agissait, dans cet ouvrage, d'assigner des rangs et de passer des jugements, voilà probablement le romancier contemporain qui devrait nous arrêter et nous retenir le plus longtemps. Il est le plus complet, le plus solide, le mieux équilibré, peut-être le meilleur écrivain, au sens classique du terme, que l'Angleterre ait produit depuis trente ans. S'il était Français il y a gros à parier qu'après quelques résistances et une ou deux intéres- santes campagnes il aurait emporté d'assaut ta forteresse académique. Mais mon objet est de faire connaître plutôt que de classer les romanciers contemporains de l'Angleterre, et il se trouve qu'en raison même de son éminence John Galsworthy non seulement est bien connu chez nous, mais presque considéré d'avance comme un classique. On sait moins que, comme tous les classiques, il fut d'abord un rebelle. Un écrivain très instruit, très cultivé, homme de loi, fils d'homme de loi, familier par éducation et par pro- fession avec la vie économique et morale de la bourgeoisie anglaise, frotté par de nombreux voyages à tout ce que l'étranger peut offrir de plus libre et de plus hardi, se décide vers la quarantaine à dire sous forme de roman ce qu'il sait et ce qu'il pense de la civilisation de son pays. Nous arrivons en effet à la date de 1904, déjà citée à propos de James et de Wells, de Hewlett et de Conrad, de Miss Sinclair. La guerre anglo-boer vient de finir. L'Angleterre a constaté la faiblesse de son armure, la fragilité de son armature. Le doute est dans les esprits. Les formules de Kipling sont déjà surannées, j a ,tiz B dbvG00gle

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