Page:Chevalley - Le Roman anglais de notre temps.djvu/249

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Jeunes 333 sacrer publiquement comme un de leurs plus dignes successeurs. Il ne doit son talent d'écrivain qu'à la nature et à son travail. Il a remplacé l'éducation, la camaraderie uni- versitaires qui ont modelé tant de ses jeunes confrères, par un solitaire apprentissage sous la discipline dû métier. Les premiers fruits, plusieurs volumes de proses, n'en ont pas été publiés. Cette rude école, qui ressemble à celle de Maupassant, a fait de lui un écrivain consciencieux et sévère. Il en a rapporté une conception de son art qui peut se résumer ainsi : Il importe peu que le roman soit court ou long, miniature ou panorama, qu'il s'étende sur une ou plusieurs générations. L'art ne se mesure point par longueur ou épaisseur. Il résulte de l'originalité dans la conception, et de l'harmonie dans l'exécution. Originalité ne signifie pas excentricité. Mesure et harmonie n'impli- quent pas sécheresse, pauvreté. Quelles que soient les dimensions de l'œuvre, il y faut une composition préalable et une subordination absolue des détails à l'ensemble. En d'autres termes, l'art du romancier est une discipline comme tout autre art. La capacité d'inventer et de raconter n'y suffit nullement. C'est une faculté puérile, non virile. La limite de la discipline est le respect de l'originalité intérieure. Il ne faut pas que la règle tue l'inspiration, ni la lettre l'esprit En somme, la fiction, comme la réalité, vit de compromis. Rien de révolutionnaire, semble-t-il, dans cette théorie du roman. Mais, d'une part, elle n'explique point toute l'œuvre de Frank Swinnerton. Et, d'autre part, ce qu'elle en explique est assez différent de la plupart des œuvres contemporaines. Elle exclut, par exemple, toute leçon morale ou sociale. Wells, qui ne comprend son art que j a ,tiz B dbvG00gle

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