Page:Chevalley - Le Roman anglais de notre temps.djvu/261

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LES pages qui précèdent auraient été écrites en vain si l'impression n'en restait que le roman britannique est l'un des genres les plus vivants, les plus vivaces, dans la littérature du monde entier. 1 Je n'ai point caché sa principale faiblesse : défaut général de composition et de concentration ; surabondance, suractivité, surproduction. 9 Mais cette sorte de faiblesse n'est pas à la portée de tous. C'est la pauvreté de l'opulence, la rançon de la liberté. Quels trésors d'observation, quelle richesse de sujets, de types, de procédés, quelle fidélité quasi-photographique dans la plupart de ces œuvres, même les moins bonnes ; quels trésors de vie elles recèlent et révèlent ; combien étriquée paraît dans son ensemble la production romanes- que des autres littératures ! Même quand le roman con- temporain est, comme en France, d'une qualité moyenne nettement supérieure en tant qu'oeuvre d'art, on peut soutenir que, plus exclusivement fidèle à la seule passion 1 II est superflu d'excuser les lacunes inévitables de cette revue du roman contemporain en Angleterre. Je ne parle que des œuvres que j'ai lues. Qui peut se vanter d'avoir lu, ne fût-ce que les meilleurs de l'énorme masse de romans qu'a produits l'Angleterre depuis trente anaf Il faut cependant enregistrer le remords de n'avoir point cité Max Beerbohm, et en particulier son Zule ika Dobson, qui est un trésor d'ironie, ni ce Maurice Guesl d'une femme qui signe H. H. Richardson et que d'eicellents juges tiennent pour un livre en tout point remarquable, ni les études si fines et si curieuses de Miss Viola Meynell (Modem Lovtrs, 191a; Columbint, 1914; Narcissus, 1916 ; Second Marriage, 1918) ; ni John Coumos et son The Mast, m tant d'autres qui mériteraient pour- tant mention. Mais ils sont trop. Et il faut bien s'arrêter quelque part.

  • L'effort vers la concentration artistique est pourtant sensible dans

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