Page:Chevremont - Marat, index du bibliophile et de l’amateur de peintures, gravures, etc., 1876.djvu/160

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

442 FAUX NUMÉROS

pour escroquer l'argent des acheteurs, l'autre repro- duisait mot pour mot le même Avertissement; et le public, toujours en quête de son vrai Ami, ne savait auquel s'en tenir. Un nommé Lestage, étudiant en chirurgie, écrivait à l'un des auteurs de ces fatiœ Âins DU PEUPLE : « Est-ce bien vous, Monsieur, qui êtes l'ami du peuple et le vrai Marat ?... » — Et l'insigne folliculaire insérait effrontément dans sa feuille (18 mai 1790) :

c( Réponse de M. Marat.

« M. Lestage ne s'est pas trompé. Un ex-avocat sans lumières et sans littérature a contrefait ma feuille. »

Parfois l'auteur, entravé dans ses honteuses spé- culations, disait : « Je préviens mes lecteurs que des raisons indispensables m^ayant fait suspendre ma feuille pendant quelques jours, tous les numéros qui ont paru sous mon titre sont faux. » — Dans une autre circonstance : a Qu'il n'avait cessé sa feuille que pour donner au public le temps de se désabuser sur l'indécence de plusieurs numéros parus successi- vement sous la signature de Marat et de son impri- merie. » — Un autre, non moins effronté, répliquait : « C'est moi, moi seul, qui ai conçu, imaginé le titre de ce journal patriotique et populaire. La nation est instruite de mes disgrâces et de ma fermeté. Des journalistes infidèles, après ma retraite forcée..., ont eu l'audace de se servir de mon nom, d'imprimer