À Voiron, près de Grenoble, sa baguette tourna sur un garçon accusé d’un larcin et ne tourna pas sur le véritable voleur. Deux jours après l’épreuve de la baguette, J. Aymar quitta ce pays. Le fait est certain ; plusieurs habitants de Voiron l’ont affirmé, et M. le cardinal Le Camus l’a écrit au père Lebrun.
À Paris, J. Aymar n’eut pas de succès. Chez M. le Prince, la baguette resta en repos sur l’or qu’on avait caché en terre et tourna sur un sac de cailloux. Elle resta en repos entre les mains de J. Aymar, dans une rue de Paris où un assassinat venait d’être commis : c’est ce qu’on a vu précédemment.
Le père Lebrun dit encore que, dans une ville où se trouvait J. Aymar, deux ou trois étourdis le firent passer dans une rue pour savoir s’il y avait des maisons où les filles et les femmes eussent mal ménagé leur honneur. La baguette tourna à cinq ou six portes.
« Cela se répandit dans la ville et fit faire tant de médisance, tant de calomnie, mit un si grand désordre dans deux ou trois familles, que le démon avait grand sujet de s’en réjouir. Cependant, ajoute le père Lebrun, les indices qu’avait donnés la baguette étaient faux.
M. le curé d’Eybens, près de Grenoble, écrit qu’une personne à qui on avait volé du blé eut recours à la baguette. Elle tourna à la porte de sept ou huit maisons. Celui qui avait été volé se persuade que le blé y est ; il s’en plaint hautement et veut faire des perquisitions juridiques. D’abord, les soupçons, les médisances, les calomnies, les querelles et les injures les plus atroces soulèvent, presque tous les paroissiens les uns contre les