Page:Chevreul - De la baguette divinatoire, 1854.djvu/117

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XXII. — Histoire critique des pratiques superstitieuses qui ont séduit les peuples et embarrassé les savants, etc., par un prêtre de l’Oratoire (le père Pierre Lebrun) ; Paris, 1702.

121.L’expression de pratiques superstitieuses n’est pas employé par l’auteur avec le sens qu’on lui donne dans le langage ordinaire ; en s’en servant, le père Pierre Lebrun entend dire que ces pratiques donnent lieu à des effets dont la cause libre et intelligente veut séduire l’homme : illicites à ses yeux, il les proscrit donc comme l’avait fait déjà à deux époques, en 1690[1] et 1700[2], le cardinal Le Camus. L’usage de ces pratiques, très-fréquent dans le Dauphiné depuis 1640 pour découvrir les sources, fut successivement étendu à la recherche de choses très-variées ; par exemple, des hommes, des garçons et des filles, pour cinq sous, constataient, croyait-on, au moyen de la baguette, si des bornes d’héritage avaient été déplacées ; et leur détermination, chose remarquable, était acceptée par les parties intéressées comme l’aurait été la décision d’un tribunal. Par le même moyen on prétendait retrouver des chemins perdus, et J. Aymar, le premier en France, en 1688, rechercha les voleurs et plus tard les meurtriers.

122.Le père Lebrun, voyant combien les indications de la baguette sont incertaines ; préoccupé d’ail-

  1. Mandement du 24 de février 1690.
  2. Mandement du 24 de février 1700.