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Page:Chevreul - De la baguette divinatoire, 1854.djvu/216

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et certainement je n’aurais point eu de raison pour ne pas croire à la baguette divinatoire et à autre chose du même genre. Maintenant on concevra sans peine comment des hommes de très-bonne foi, et éclairés d’ailleurs, sont quelquefois portés à recourir à des idées tout à fait chimériques pour expliquer des phénomènes qui ne sortent pas réellement du monde physique que nous connaissons[1]. »

226.Ce rapprochement des phénomènes du pendule explorateur avec ceux de la baguette, avait été fait avant moi par Gerboin, en tenues que je reproduis fidèlement :

« Maintenant, si l’on examine l’instrument désigné par le nom si peu philosophique de baguette divinatoire, on trouvera que sa nature et son objet le rapprochent, jusqu’à un certain point, de l’appareil explorateur. Le premier de ces instruments doit l’activité qui lui est propre à l’impression mo-

  1. Note de la Lettre : « Je conçois très-bien qu’un homme de bonne foi, dont l’attention tout entière est fixée sur le mouvement qu’une baguette qu’il tient en ses mains peut prendre par une cause qui lui est inconnue, pourra recevoir de la moindre circonstance la tendance au mouvement nécessaire pour amener la manifestation du phénomène qui l’occupe ; par exemple, si cet homme cherche une source, s’il n’a pas les yeux bandés, la vue d’un gazon vert abondant, sur lequel il marche, pourra déterminer en lui, à son insu, le mouvement musculaire capable de déranger la baguette, par la liaison établie entre l’idée de végétation active et celle de l’eau*. »

    * Revue des Deux-Mondes, livraison du 1er mai 1833.