Page:Chevreul - De la baguette divinatoire, 1854.djvu/251

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’air, notre corps se porte dans leur direction sans que tous en ayons la volonté.

La vue d’une eau courante produit en nous un effet analogue, et la fable que la mythologie raconte des hommes qui, attirés par des nymphes, naïades, potamides ou néréides, se précipitaient dans des eaux vives où leur vue s’était fixée, n’est pas dénuée de toute vérité.

Un joueur de boule ou de billard, suivant de l’œil le mobile auquel il a imprimé le mouvement, porte son corps dans la direction qu’il désire voir suivre à ce mobile, comme s’il lui était possible encore de le diriger vers le but qu’il a voulu lui faire atteindre.


CHAPITRE II.

DE L’INTERVENTION DU PENDULE EXPLORATEUR AVEC LA STABILITÉ DE NOTRE PROPRE CORPS.

289.Lorsque l’harmonie de la pensée avec nos organes musculaires existe, tout le monde sait avec quelle rapidité s’exécute un mouvement que nous jugeons propre à prévenir l’effet d’une cause quelconque qui menace notre personne, telle qu’une chute ou un choc. S’il est vrai, comme je l’ai dit, que la faculté de marcher exige des essais préalables, un certain exercice de la part de l’enfant (286), il va sans dire que tout ce qui tient à assurer la marche, à prévenir les chutes et les chocs, est pareillement le résultat d’un exercice ou de l’habitude. Les efforts faits dans ce cas sont en rapport avec la pensée de