aussitôt en jetant la partie supérieure de son corps à l’opposé du côté vers lequel il penche.
292.L’habitude de prévenir une chute en portant la partie supérieure du corps en sens opposé à celui vers lequel un accident nous a fait pencher, est si intimement liée à notre nature, qu’il se manifeste en nous une tendance au mouvement, lors même qu’un mouvement de notre part dans le sens de cette tendance est impossible. Par exemple, en voiture, la peur de verser vous raidit dans la- direction opposée à celle qui vous menace, et les e£forts alors tentés sont d’autant plus pénibles, que la frayeur et l’irritabilité sont plus grandes. Dans les chutes ordinaires, le laisser-tomber a moins d’inconvénient que l’effort tenté pour prévenir la chute. C’est de cette manière que nous comprenons le proverbe : Il y a un Dieu pour les enfants et pour les ivrognes.
293.Dans tous les cas dont nous venons de parler, la crainte d’un danger fait exécuter un mouvement contraire à celui qui nous menace. Voyons maintenant la circonstance où le principe que nous étudions intervient, en même temps qu’agit une tendance au mouvement en sens contraire d’un mouvement que nous jugeons nous menacer.
294.Lorsque, marchant sur la corniche d’une montagne, dont la largeur présente une voie beaucoup plus large que celle qui serait strictement nécessaire si l’on marchait dans une grande route, on vient tout à coup à découvrir la profondeur d’un