Page:Chevreul - De la baguette divinatoire, 1854.djvu/26

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çonnés de sorcellerie, a été justifié en principe et en fait. Si l’on n’a pas dit que celle qui affranchit la France du joug de l’étranger fut justement condamnée à être brûlée vive comme sorcière, on a cherché du moins à montrer la majorité de ses juges guidés par des principes vrais, parce que, a-t-on dit, la preuve était acquise au procès que Jeanne d’Arc avait porté des bouquets à l’arbre des fées.

4.En lisant quelques écrits récents contre les sciences positives dont les principes peuvent être démontrés vrais, et contre les savants qui les cultivent, on est frappé de la manière de raisonner de leurs auteurs.

En parlant de l’esprit et de son activité, ils lui attribuent avec raison la faculté de se connaître par la réflexion, de discerner le bien du mal, de définir le juste et le beau ; mais ils se trompent en dédaignant, avec affectation même, la matière qu’ils considèrent comme quelque chose d’absolument passif, dont l’étude est sans importance réelle pour la connaissance du monde. À leurs yeux donc, l’esprit est tout, et la matière rien ; le premier représente la force, le mouvement, la vie, l’intelligence ; la seconde, l’immobilité, la mort, le néant. La contemplation de l’esprit, et de ses facultés, élève celui qui s’y livre, tandis que l’étude de la matière et de ses propriétés abaisse celui qui s’en occupe.

C’est de cette manière de voir absolue ou quelque peu mitigée, que découlent ces jugements défavorables aux sciences positives, aux académies instituées