Page:Chevreul - De la baguette divinatoire, 1854.djvu/45

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31.Après ce court résumé de la manière dont j’envisage la méthode, ce serait une faute, à mes yeux, impardonnable, et une grande inconséquence à l’égard du public, si moi, qui me suis occupé d’une manière accessoire des tables tournantes et qui n’ai pas eu l’occasion d’admirer la sublime intelligence des tables frappantes, ni leur faculté divinatrice, j’allais émettre des doutes sur la capacité de ces merveilleux agents, aussi bien que sur la probité, la gravité et les lumières de leurs interprètes qui se comptent aujourd’hui, assurent-ils, par millions, sur tous les points du monde civilisé. Dans cet état de choses je ne m’exposerai pas à m’entendre dire que la première condition à remplir dans un travail scientifique quelconque étant d’avoir étudié soi-même, et un temps suffisant, ce qu’on veut expliquer, à la fin de ma carrière j’ai failli à la méthode expérimentale qui jusque-là n’avait pas cessé de me guider.

32.Les faits dont je vais m’occuper appartiennent à trois catégories distinctes :

1°. Ceux qui concernent la baguette divinatoire ; ce sont les plus anciens.

2°. Les faits relatifs au mouvement d’un pendule tenu à la main au-dessus de certains corps ; c’est ce pendule, composé d’une matière dite pesante et d’un fil flexible, qu’on a qualifié quelquefois d’explorateur.

Si des faits de cette catégorie étaient connus depuis longtemps, on n’a guère commencé à les examiner d’une manière spéciale que dans les douze premières années de ce siècle.