Page:Chevreul - De la baguette divinatoire, 1854.djvu/71

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Il savait l’emploi de la baguette pour rechercher les métaux et les eaux souterraines, mais il ignorait, dit-il, absolument l’usage qu’on en fait pour reconnaître les limites des propriétés, les voleurs, les objets volés, etc. ; il ajoute que si ce n’était pas un révérend père qui lui eût écrit ces choses, il n’aurait pu croire qu’il se trouvât des hommes susceptibles de donner dans ces extravagances.

Rien de plus simple que son raisonnement. Il commence par distinguer les effets attribués à la baguette, en effets matériels et en effets moraux.

66.Effets matériels. — Il lui paraît évident qu’un corps ne peut agir sur un autre corps que par le choc. Si l’ambre et l’aimant attirent certains corps, c’est en vertu d’une matière subtile et invisible. C’est le principe posé par Descartes.

Conséquemment à ce principe :

1°. Si la baguette a une action réelle, l’eau doit agir plus fortement à découvert que lorsqu’elle est sous terre.

2°. On ne peut reconnaître ni la puissance d’une source, ni la nature des terrains qui la recouvrent ; car, qu’elle soit faible, mais située à peu de profondeur, elle exercera sur la baguette une action aussi intense qu’une source puissante située à une grande profondeur.

67.Effets moraux. — Les causes inhérentes à la matière brute, n’ayant ni intelligence ni liberté, agissent d’une manière constante dans les mêmes circonstances.