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2°. Et que, si le silence des Écrivains postérieurs ou la manière peu exacte dont les non-Juifs parlent ordinairement des monumens de la Synagogue, devaient suffire pour en révoquer en doute l’existence, on pourrait soutenir même aujourd’hui que la Mischna n’a été composée que quelque temps avant les deux Buxtorfs, Eisenmenger et quelques autres savans Orientalistes d’une date encore plus récente[1].
3°. Enfin parceque le style de la Mischna est généralement plus pur que celui qu’on pourrait attendre des Docteurs de la loi du Ve ou du VIe siècle.

Ayant le projet, poursuit Maimonides, de composer ce recueil de Lois, Juda le Saint trouva à propos de le diviser en six parties. Il renferma dans la première l’explication de tous les préceptes qui, selon la loi écrite doivent être observés relativement à la culture et aux produits de la terre, et dans la seconde tout ce qui a rapport à la célébration et au rituel des fêtes. Il consacra la troisième à l’interprétation des droits que l’homme a sur la femme et vice-versa, et la quatrième aux jugemens et aux contestations qui peuvent avoir lieu entre les hommes dans le commerce, dans des conventions mutuelles, dans l’acquisition de quelque fonds, il traita dans la cinquième des offrandes et de tous les rits qui les regardent et dans la sixième enfin des puretés et impuretés légales. Il débute par l’agriculture, car l’homme ne peut rien faire pas même rendre un culte quelconque à la Divinité, s’il n’a de quoi se nourrir. Et s’il parle des fêtes après l’agriculture, c’est pour garder le même ordre que la Bible observe à ce sujet, en disant : Pendant six ans tu sèmeras la terre et en recueilleras le revenu ; mais en la septième année tu lui donneras du relâche. Tu travailleras six jours, mais tu te reposeras au septième[2]). Pour une raison presque sem-

  1. Wolf (Ib. p. 658 en note) cite l’exemple de quelques auteurs qui ont pris le Talmud pour un homme, et j’ai entendu de mes propres oreilles des Lettrés distingués tomber dans la même méprise.
  2. Exod. XXIII, 10-12. C’est-à-dire comme dans la Bible on