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Page:Chincholle - Dans l’Ombre, 1871.pdf/15

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DANS L’OMBRE



I

LES DERNIÈRES VOLONTÉS D’UN FOU

— Henri, murmura doucement le vieillard qui était couché sur le lit, viens près de moi, mon enfant, je veux te parler.

Henri, un beau garçon d’un peu plus de vingt ans, posa sur un guéridon les médicaments qu’il préparait pour son grand-oncle et s'approcha de lui.

— Ce n’est pas la peine de tant te fatiguer, dit le malade en lui prenant la main. Quand même je n’aurais pas vu les signes désespérés que le médecin te faisait tout à l’heure, je saurais à quoi m’en tenir. Mes quatre-vingts ans sont sonnés ; il y a longtemps que ma bonne attend sa rente viagère. Au lieu de ces médicaments qui me seraient inutiles, prépare-moi plutôt de l’eau sucrée. Cela aide à parler et j’ai beaucoup de choses à t’apprendre,