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Page:Chincholle - Dans l’Ombre, 1871.pdf/188

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femme qui ne m’aime plus et que, moi, j’aimerai toujours…

— Et ce serait sot à moi de vous dire de l’oublier, cette femme, répliqua le prêtre, puisque aujourd’hui, lors même que vous le voudriez, vous ne le pourriez pas. Mais le ciel vous a donné la vie ; vivez donc au lieu de vous momifier dans le passé. Et il viendra tout seul, l’oubli d’un amour maintenant coupable. Vous avez du coeur, vous avez du courage. Je vous jure que celui, au nom de qui je vous parle, vous aime. Pourquoi désespéreriez-vous ? Parce que dans l’ombre s’est embusquée quelque intrigue par laquelle vous vous êtes laissé envelopper ? Patience ! Derrière le mal était caché le bien, et avant qu’il soit longtemps peut-être, vous-même verrez dans l’ombre éclater la lumière !

Longue fut la promenade, long fut l’entretien du désespéré et de celui qui s’efforçait d’être son consolateur. Quand le prêtre crut avoir, dit tout ce qu’il était de son devoir de dire :

— Voici mon adresse, ajouta-t-il en tendant une carte au jeune homme. Donnez-moi la vôtre. Il faut maintenant que vous soyez seul pour prendre un parti et pour vous reposer. Ce soir, je vous atten-