Aller au contenu

Page:Chincholle - Dans l’Ombre, 1871.pdf/189

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 189 —

drai à dîner. Souvent des paroissiens nous demandent des professeurs pour leurs enfants. Si vous ne venez pas ce soir, j’irai demain vous proposer quelques leçons qui vous permettront de travailler honorablement et patiemment pour la gloire. Au revoir, mon jeune ami. Donnez-moi votre main. Au revoir.

Et l’abbé et le poëte se séparèrent.

Henri était-il content du prêtre ? Non. Le prêtre qui lui avait parlé de Madeleine, — Henri se demandait pourquoi, — ne lui avait pas assez parlé de Julia !…

Rendu à lui-même, le désespéré se dirigea vers sa demeure, rue Racine. Le hasard, — en sa qualité de serviteur de Dieu, lui aussi, — lui fit coudoyer une femme, une payse. Il en résulta deux cris :

— Monsieur Henri !

— La Claude !

Le jeune homme se trouvait en effet devant l’ancienne maîtresse de Francisque Husson, la Claude, qui était devenue toute rouge à la vue de son compatriote, mais qui avait aussitôt senti venir sur ses lèvres dix questions relatives à l’homme dont les baisers avaient fait la triste femme qu’elle était. Henri et la Claude pouvaient s’entendre : leurs infortunes avaient le même