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Page:Chincholle - Dans l’Ombre, 1871.pdf/225

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Puis il décacheta solennellement cette lettre et lut :

— « Pour que les cinq cent mille francs dont M. Bernard Jacquin est dépositaire reviennent à mon cher neveu Henri, il faut d’abord que le conseil municipal de Morlancourt reconnaisse que ledit Henri a été, de ce jour au 29 août 1869, utile à quelqu’un ou à quelque chose, dans une mesure digne d’être remarquée… »

— Je dois vous dire, messieurs, ajouta le notaire en suspendant sa lecture, qu’obéissant à des ordres particuliers de mon regretté client, j’ai fait une enquête minutieuse sur les actes de M. Henri Astier, qui a été tour à tour étudiant en droit, employé, poëte et journaliste. Il me paraîtrait superflu d’analyser un à un tous les moments d’une existence si bien remplie, que la publication seule de cette œuvre éminente : les Poêmes humains, suffirait à illustrer…

Et, développant longtemps ce thème, M. Bernier conclut en déclarant qu’Henri avait, à son avis, largement satisfait à la première des conditions imposées par son oncle. Ce notaire n’était qu’un homme. Fier d’avoir rempli son devoir en gardant fidèlement les lettres qui lui avaient été