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Page:Chincholle - Dans l’Ombre, 1871.pdf/257

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ouvert la main, l’oiselet s’envola vers la porte et revint à saint Pierre et recommença souventes fois ce manége.

Et, quand il était contre la porte, il semblait, tout en pleurant de petites larmes, vouloir l’ouvrir lui-même à coups de bec et de pattes.

Et, quand il était devant ou sur le portier du paradis, il avait l’air de le prier humblement d’avoir aussi de la pitié pour l’homme au cœur malade.

Mais saint Pierre n’en eut pas et s’en alla ; et l’oiseau ne renonça point à son projet et continua de voyager, pour raison de pitié, de saint Pierre à la porte et de la porte à saint Pierre.

Et saint Pierre eut alors la même pensée que les saints Augustin et Martin, et le prit pour le porter au bon Dieu.

Déjà les saints Augustin et Martin étaient aux pieds du Seigneur et lui racontaient les faits et gestes de l’oiseau.

Et Dieu tenait toujours dans sa main gauche la fleur.

Quand il eut entendu saint Pierre, l’Éternel remua un doigt, et aussitôt l’oiseau vint se poser sur ce doigt, et l’Éternel dit à l’oiseau :

— Puisque tu sais déjà travailler, je