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Page:Chincholle - Dans l’Ombre, 1871.pdf/33

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vait appelé près de lui et lui avait demandé comme gage d’affection un service que M. Jacquin n’aurait pu refuser, mais qu’il aurait voulu ne pas voir sanctionné par la loi.

En effet, l’une des lettres, écrites sur papier timbré et remises officiellement par M. Astier à son notaire, portait :

« Je soussigné, Bernard Jacquin, déclare me reconnaître l’usufruitier seulement des cinq cent mille francs que M. Astier est censé me léguer par son testament et m’engage à en rendre le capital à M. Henri Astier le 1er janvier 1869, s’il a rempli les conditions exigées par son oncle dans la lettre ci-jointe. »

Et l’oncle d’Henri avait écrit, après la signature de M. Jacquin :

« Si mon neveu ne remplit pas les conditions prescrites, on ne devra rien changer à mon testament. »

Mais il y avait cinq longues années entre le jour d’ouverture du testament et le premier janvier 1869 : « Donc, pendant cinq années, pensait M. Jacquin, je vais cultiver ces terres, en augmenter la valeur, les traiter comme miennes ; durant cinq siècles, je dirigerai une ferme dont tout le monde me croira propriétaire ; chaque