Page:Chivot et Duru, Les Braconniers.djvu/25

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Scène VI

BIBLETTO, GINETTA.
BIBLETTO.

Puisqu’il va être ton mari, pourquoi ne pas lui dire franchement qui je suis.

GINETTA.

À lui… jamais !… il est trop bavard… et j’aurais peur pour toi.

BIBLETTO.

Peur !… oh ! moi, je ne m’effraie pas si facilement.

GINETTA.

Je le vois… et je vous admire, monsieur Bibletto… Savez-vous bien qu’avec vos allures décidées vous avez véritablement l’air d’un homme !

BIBLETTO.

N’est-ce pas ?… Je fais illusion… Ah ! dame ! j’ai appris à porter le costume.

GINETTA.

C’est vrai… ton père, M. de Birague, qui a été obligé pour vivre de se faire braconnier sous le nom de Rastamagnac, avait toujours espéré avoir un fils pour continuer après lui son rude métier.

BIBLETTO.

Par malheur, il n’a jamais eu qu’une fille… moi !

GINETTA.

Toi, que ma mère a nourrie…

BIBLETTO.

Pour se consoler, mon père, dès mon enfance, me fit endosser des habits de garçon… Il m’apprit à me servir