Page:Chivot et Duru, Les Braconniers.djvu/26

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d’une carabine, et lorsqu’il mourut il me présenta comme son successeur à tous ses compagnons.

GINETTA.

Et voilà comment tu es devenue à ton tour Rastamagnac, deuxième du nom.

BIBLETTO.

Ou Bibletta… car, suivant les occasions, je parais tantôt en homme, tantôt en femme, et j’ai là, dans mon bissac, tout ce qu’il me faut pour reprendre en un tour de main les habits de mon véritable sexe.

GINETTA.

Ce qui te permet de dépister les limiers du gouverneur, ce bon Lastécouères, qui ne se doute guère qu’il est ton cousin…

BIBLETTO.

Et qui ne le saura jamais… je l’ai juré… à moins que le procès que j’ai avec lui et qui doit se juger à Paris…

Marcassou sort de l’auberge.

MARCASSOU, à part.

Voyons où ils en sont.

GINETTA.

Justement, j’ai à te dire… (Apercevant Marcassou.) Comment ! c’est encore vous.

MARCASSOU, passant vivement à droite.

Ne vous dérangez pas… nous sommes au dessert… je vais chez moi chercher un pot de moutarde… ne vous dérangez pas. (Il traverse le théâtre.) Si vous aviez besoin de moi, vous m’appelleriez, voilà tout… Je vais chercher mon pot de moutarde… je reviendrai…

Il entre chez lui.

GINETTA.

Je te disais à propos de ton procès que j’ai reçu une lettre de Paris… c’est même pour cela que je tenais à rester avec toi… Tiens, la voilà… (Elle lui donne une lettre.) Lis…