j’en aurai causé encore une fois ou deux avec elle, elle n’ira plus raconter ainsi ses sottises au premier venu.
Adieu, vicomte ; emparez-vous de Danceny, & conduisez-le. Il serait honteux que nous ne fissions pas ce que nous voulons de deux enfants. Si nous y trouvons plus de peine que nous ne l’avions cru d’abord, songeons, pour animer notre zèle, vous, qu’il s’agit de la fille de madame de Volanges, & moi, qu’elle doit devenir la femme de Gercourt. Adieu.
Lettre LII.
Vous me défendez, madame, de vous parler de mon amour ; mais où trouver le courage nécessaire pour vous obéir ? Uniquement occupé d’un sentiment qui devrait être si doux, & que vous rendez si cruel ; languissant dans l’exil où vous m’avez condamné ; ne vivant que de privations & de regrets ; en proie à des tourments d’autant plus douloureux, qu’ils me rappellent sans cesse votre indifférence ; me faudra-t-il encore perdre la seule consolation qui me reste ? & puis-je en avoir d’autre, que de vous ouvrir quelquefois une âme que vous remplissez de trouble & d’amertume ?