tête qui ne lui permettait de voir personne. Vous jugez qu’après le souper la veillée fut courte, & que j’eus aussi mon mal de tête. Retiré chez moi, j’écrivis une longue lettre pour me plaindre de cette rigueur & je me couchai, avec le projet de la remettre ce matin. J’ai mal dormi, comme vous pouvez voir par la date de cette lettre. Je me suis levé, & j’ai relu mon épître. Je me suis aperçu que je ne m’y étais pas assez observé ; que j’y montrais plus d’ardeur que d’amour & plus d’humeur que de tristesse. Il faudra la refaire, mais il faudrait être plus calme.
J’aperçois le point du jour, & j’espère que la fraîcheur qui l’accompagne m’amènera le sommeil. Je vais me remettre au lit, &, quel que soit l’empire de cette femme, je vous promets de ne pas m’occuper tellement d’elle qu’il ne me reste le temps de songer beaucoup à vous. Adieu, ma belle amie.
Lettre XXIV.
Ah ! par pitié, madame, daignez calmer le trouble de mon âme ; daignez m’apprendre ce que je dois espérer ou craindre. Placé entre l’excès du bonheur