Page:Choderlos de Laclos - Les Liaisons dangereuses, 1869, Tome 2.djvu/168

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moins, on se complaît toujours un peu dans son ouvrage : mais, assurément, elle n’a assez de consistance en aucun genre, pour fixer en rien l’attention.

A présent, ma belle amie, j’en appelle à votre justice, à vos premières bontés pour moi, à la longue & parfaite amitié, à l’entière confiance qui depuis ont encore resserré nos liens : ai-je mérité le ton rigoureux que vous prenez avec moi ? Mais qu’il vous sera facile de m’en dédommager quand vous voudrez ! Dites seulement un mot, & vous verrez si tous les charmes & tous les attachements me retiendront ici, non pas un jour, mais une minute. Je volerai à vos pieds & dans vos bras, & je vous prouverai, mille fois & de mille manières, que vous êtes, que vous serez toujours, la véritable souveraine de mon cœur.

Adieu, ma belle amie ; j’attends votre réponse avec beaucoup d’empressement.

Paris ce 3 novembre 17…

Lettre CXXX.

Madame de Rosemonde à la présidente Tourvel.

Et pourquoi, ma chère belle, ne voulez-vous plus être ma fille ? pourquoi semblez-vous m’annoncer que