Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/107

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ton amant a échauffé la place que j’occupe : ce lit est encore humide de la rosée du plaisir ; qu’il soit témoin de nouveaux hommages. Viens, ma douce amie, viens confondre mon ame avec la tienne, et tu me diras après qui des deux t’a le mieux mérité.

Alexandrine volant toujours au-devant du plaisir, se précipite dans les bras du colonel ; et, mesurant le temps d’après l’ardeur de ses desirs, elle se hâte de l’identifier avec lui ; ses soupirs entrecoupés s’exhalent dans les airs ; elle s’agite avec volupté, elle prodigue à son amant tous ces noms emportés que l’amour inspire ; elle fait succéder l’indolence à la fureur, la vivacité à l’abattement. Le colonel expire enfin, et sa maîtresse qui jamais ne demande grâce le serre contre son sein avec une force nou-