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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/136

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donc pas si fort, tu me déranges ! — Ah ! monsieur, par grâce arrêtez ; vous me froissez, vous m’abîmez ! tenez, j’aime mieux vous laisser faire ! mais vous voyez bien que c’est malgré moi. —

Mademoiselle Élise, dit le colonel en se rajustant, il me semble que vous avez l’habitude de faire des accommodemens avec votre conscience, car je ne suis sûrement pas le premier qui vous ai violée ? — Vraiment, si j’avais eu quelque chose à perdre, je ne vous aurais pas laissé faire. — L’aveu est fort naïf ; et quel est donc celui qui vous a mis dans le cas de n’avoir plus rien à perdre ! — Un jeune homme charmant qui possédait un trésor égal au mien ; depuis long-temps je lui avais donné mon cœur, et j’avais reçu le sien ; il nous prit envie de faire un second échange,