mais le résultat en fut bien différent, car j’ai toujours un cœur à donner, et je n’ai plus de rose à laisser prendre. — Je m’en suis aperçu. Ah, çà, ma belle enfant, il est juste que je te rende confidence pour confidence ! tu sauras donc que j’aime ta maîtresse à la folie, et que… — Et que c’est pour l’amour d’elle que vous m’avez violée ? — Non pas précisément, tu mérites bien qu’on en prenne la peine ; mais, outre le plaisir que j’étais sûr de trouver dans tes bras, j’étais bien aise de m’assurer de ta discrétion. — Vous pouvez compter, monsieur, que je ne dirai rien de ce qui s’est passé. — Ce n’est pas là mon inquiétude ; mais, je te prie, écoute-moi sans m’interrompre. Je t’ai déjà dit que j’aimais ta maîtresse, je la vois souvent, mais toujours devant témoins, et j’ai besoin de lui parler
Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/137
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 133 )
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/2/27/Choiseul-Meuse_-_Am%C3%A9lie_de_Saint-Far%2C_ou_la_fatale_erreur%2C_1808.djvu/page137-1024px-Choiseul-Meuse_-_Am%C3%A9lie_de_Saint-Far%2C_ou_la_fatale_erreur%2C_1808.djvu.jpg)