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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/281

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caché sa passion avec un soin extrême : bientôt une sombre tristesse s’empara de lui, il ne voyait qu’un seul moyen d’éviter une déclaration qui devait à jamais le perdre dans l’esprit d’Amélie : c’était de la fuir ; mais la seule idée de ne la plus voir, lui déchirait le cœur ; comment supporterait-il son absence !

Madame Durancy, qui voyait avec surprise la mélancolie du duc, voulut en connaître la cause ; un jour se trouvant seule avec lui, elle la lui demanda. Quoiqu’il ne la crût pas d’une morale sévère pour elle même, n’imaginant pas que sa facilité pût s’étendre jusqu’à sa pupille, il lui répondit d’une manière qui ne satisfit nullement sa curiosité. Ce n’est pas cela, lui dit Alexandrine, et je m’aperçois que je ne saurai la vérité toute entière qu’en vous avouant que j’en