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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/282

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ai déjà deviné la moitié. Vous aimez Amélie, monsieur le duc, et je la trouve heureuse d’avoir su captiver un homme tel que vous ; mais Amélie, jeune, fraîche et jolie, perd tout le fruit de ses avantages, par l’esprit le plus romanesque ; vous lui avez sans doute fait l’aveu de votre flamme, et la superbe Amélie se sera scandalisée que l’on osât soupirer pour elle ! n’est-ce pas là ce qui cause vos sombres vapeurs ? — Votre franchise excite la mienne, madame. Oui, je brûle pour la charmante Amélie ; mais si mes yeux ne le lui ont point appris, elle doit l’ignorer encore ! — Qu’entends-je ! Quoi ! mon cher duc, avec tout ce qui peut faire excuser l’audace, vous auriez la timidité d’un enfant ! — Amélie en aime un autre : à quoi servirait-il qu’elle connût ce que je souffre ? — Votre délicatesse