force prodigieuse. Confidente de sa mère, elle n’en devait craindre aucuns reproches ; celle-ci ne songea même pas à lui faire des représentations qui n’eussent été que ridicules dans sa bouche ; elle conseilla seulement à sa fille de jouir dans l’ombre du mystère, afin de ne pas nuire à son établissement.
Alexandrine sentit tout le prix de ce conseil ; elle n’avait que très-peu de fortune, et son ambition était sans bornes : elle voulait un époux riche et noble, le reste lui était indifférent. Elle avait appris depuis long-temps le secret de se dédommager des contraintes de l’hymen.
Depuis quatorze ans jusqu’à dix-huit, Alexandrine goûta sans réserve tous les plaisirs de l’amour ; naturellement fine et dissimulée, elle eut peu de peine à voiler sa conduite, d’autant