plus que sa mère s’y prêtait avec une complaisance sans égale. Elle n’avait pas encore rencontré d’homme qui flattât son orgueil au point de le lui faire desirer pour époux ; elle s’étonnait que, belle, jeune et spirituelle, les hommes les plus distingués ne vinssent pas mettre leur fortune à ses pieds. Alexandrine résolut d’aller au-devant de ce qui n’arrivait pas assez vite au gré de ses desirs. M. Durancy venait quelquefois chez sa mère ; il était vieux, d’un physique presque repoussant, mais on le disait très-riche : en repassant cette considération dans son esprit elle s’étonna de n’avoir pas songé plus tôt à s’assurer cette conquête ; si ce n’était pas l’homme qu’elle desirait, c’était du moins celui qu’il lui fallait. Pénétrée de cette idée, elle combla d’attention le vieux M. Durancy ; elle étudia ses goûts, ou
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