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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/115

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désirant plus que jamais former une liaison intime avec la trop séduisante Céline. Saint-Albin profita du trouble voluptueux dans lequel m’avait jeté cette enivrante soirée, pour obtenir quelques légères faveurs. Je n’étais pas en état de les lui refuser. Il avait achevé de me vaincre par son esprit ; car malgré l’attrait que la nouveauté a toujours eu pour moi, je ne pouvais me dissimuler combien il était supérieur à tous ses rivaux. Il me déroba vingt baisers délicieux, et parvint même à me faire partager ses tendres emportemens. J’ignore jusqu’où il aurait poussé la témérité et moi la faiblesse, si son cocher, qui sans doute n’avait pas le mot d’ordre, ne s’était arrêté au moment même où le baiser le plus savoureux me faisait perdre à moitié la respiration. Hé quoi ! sitôt