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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/174

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fiai la volupté même au plaisir de régner, — et je fis bien.

Depuis la scène du boudoir, Saint-Albin n’était plus reconnaissable ; à peine faisait-il attention à moi : j’en fus piquée, et le peu d’amour que j’avais pour lui s’évanouit entièrement. Une des singularités de mon caractère a toujours été d’aimer, non pas en proportion de ce qu’on me paraissait aimable, mais de l’amour que l’on avait pour moi. L’homme le plus parfait ne m’aurait rien inspiré s’il n’avait rendu d’avance hommage à mes charmes, et l’amour le plus vif que j’aie jamais ressenti, n’aurait pu tenir contre un moment de froideur. Quoique l’indifférence que je me sentais au fond du cœur pour Saint-Albin surpassât encore celle qu’il affectait pour moi, cependant