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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/175

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je résolus de le punir de ce que j’appelais son crime. Je ne pouvais me dissimuler combien il était aimable ; la différence de nos âges était le seul reproche que je pusse lui faire ; mais pour une femme moins jeune que moi, il eût été un amant parfait. Je résolus donc qu’une autre ne jouirait pas du bonheur de s’en voir aimée, quoique je trouvasse ce bonheur presqu’indigne de moi. Je n’avais qu’un moyen de ramener à moi Saint-Albin, c’était de lui donner de l’espoir ; mais j’étais loin de vouloir le réaliser, car c’eût été le récompenser, et non pas le punir Cependant il était presqu’impossible qu’il ne s’aperçut pas de ma ruse. Rosa lui laissait plus que jamais l’occasion de se trouver seul avec moi ; il ne pouvait manquer de mettre ma sincérité à l’épreuve, et