Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/204

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nos volontés étaient différentes, c’était toujours moi qui cédais. Nous retournâmes donc sur nos pas. Le bel inconnu quitta son livre du plus loin qu’il nous vit. Je tremblais que Céline ne fît encore quelques exclamations en passant devant lui. Pour cette fois, elle se tut ; mais ses regards furent tellement significatifs, que l’inconnu n’hésita pas à nous aborder. Il le fit d’un air si cavalier, que je ne daignai pas lui répondre. Céline, au contraire, lui parla comme si elle le connaissait. Nous nous promenâmes tous trois pendant près d’une heure. Céline fit briller toutes les grâces de son esprit. Le jeune homme me parut aimable. Pour moi, je gardais un froid silence, malgré les plaisanteries de mon amie et les agaceries du beau cava-